
Par Unison Benevolent Fund
Le Fonds de bienfaisance Unison a commencé par une idée griffonnée sur une serviette en papier en 2009. Sous le choc d’un accident catastrophique qui a laissé un brillant musicien dans une situation désespérée, les vétérans de l’industrie de la musique Jodie Ferneyhough et Catharine Saxberg ont été témoins de l’incroyable compassion et de l’immense générosité de la communauté musicale canadienne, mais ils savaient qu’il était possible d’en faire encore plus pour offre un filet de sécurité aux membres de l’industrie qui se retrouvent en fâcheuse position. Huit ans plus tard, Unison est réellement devenu une ressource robuste pour les professionnels de l’industrie canadienne de la musique en situation de crise.
Tous les services offerts par Unison — counseling, soutien au mieux-être et aide financière d’urgence — sont offerts gratuitement et dans la plus grande discrétion. C’est pourquoi Unison est vraiment reconnaissante lorsqu’une personne témoigne publiquement de leur expérience et du rôle que l’organisation a joué dans leur vie. L’un des artistes qui l’a récemment fait est Kaleb Hikel, le compositeur et musicien derrière The Sun Harmonic. Nous vous présentons donc ses réflexions sur ce qui l’a mené vers Unison.
Comment avez-vous découvert le Fonds de bienfaisance Unison et que cherchiez-vous ?
On m’a recommandé Unison, un ami à moi qui est aussi dans l’industrie de la musique. On discutait pendant notre pause dîner de la douleur aux poignets que j’avais récemment commencé à ressentir tant à mon travail que lorsque je joue de la musique. À ce moment-là, je n’avais aucune idée de ce que ça signifiait et jusqu’où ça irait. On m’a diagnostiqué une tendinopathie au poignet gauche en août 2015 et deux mois plus tard au poignet droit. J’allais avoir besoin de soutien pour pouvoir quitter mon emploi et traverser la longue période de convalescence. Je savais que je n’arriverais pas seul à quitter mon emploi et cesser de jouer, écrire et enregistrer de la musique.
Quel soutien avez-vous reçu qui vous a été le plus bénéfique ?
J’ai passé tout mon temps à me concentrer sur la guérison des microtraumatismes répétés dont je souffrais aux deux poignets. Je me rendais dans une clinique de Toronto chaque semaine et Unison m’aidait à payer mes dépenses de base à la maison. Sans le soutien d’Unison, la seule autre option que j’aurais eue aurait été de démanteler mon studio et d’abandonner tous mes projets d’enregistrement. C’était une période très confuse.
Quelles ressources la communauté musicale canadienne aurait-elle pu fournir en soutien aux personnes qui se retrouvent dans des situations similaires à la vôtre ?
Je crois qu’il y a un certain tabou à parler de blessures ou de sacrifices mentaux ou physiques dans la carrière d’un musicien. On parle toujours d’inspiration, de transpiration et de détermination sur la scène musicale, mais notre corps et notre esprit paient pour tout ça. Je crois qu’il devrait y avoir plus de ressources afin de prévenir les blessures. Plus de présence aux conférences, festivals, en ligne, partout où se trouvent des musiciens qui n’ont pas encore subi de blessures.
Comment votre vie en tant que professionnel de l’industrie de la musique a-t-elle changé ou évoluée depuis que vous avez communiqué avec Unison.
Ma vie a régressé puis s’est réinventée et peut-être un peu revigoré depuis que j’ai communiqué avec Unison. Je suis passé d’une situation où je lançais mes projets autoproduits et partais en tournée d’un bout à l’autre du pays à celle de ne pas du tout pouvoir toucher mes instruments pendant trois mois entiers. Mon écriture a été grandement affectée, mais ironiquement, ça m’a inspiré, surtout que je ne pouvais qu’écrire et que je jouais très peu. Je ne suis pas encore officiellement remonté sur scène — je n’ai pas joué plus de trois chansons sur scène — depuis août 2015 alors que j’avais joué sur la plage à Grand Bend. J’espère remonter sur scène cette année afin de pouvoir partager toutes les émotions et les chansons que j’ai écrites durant cette longue, mais créative convalescence.
Des conseils ou des encouragements à transmettre aux gens qui songent à communiquer avec Unison ou un autre organisme du genre ?
Ce que j’ai trouvé le plus difficile c’est de prendre ça très au sérieux, très rapidement. Les luttes sont quotidiennes dans le domaine de la musique et dans la vie des musiciens indépendants, mais ma blessure s’est déclarée trop rapidement pour que je puisse planifier quoi que ce soit. J’ai dû me regarder dans le miroir et me dire, « ça pourrait être la fin de ta musique », afin de me convaincre qu’une pause valait mieux qu’une fin. J’encourage tous ceux qui sont sur le point de se blesser ou en convalescence de garder leur art à l’esprit. Continuez de créer, sans empirer votre blessure, bien entendu. Ce fut une des périodes les plus créatives de ma vie, et c’est quelque chose d’incroyablement positif qui est ressorti d’une période très négative de ma vie.
Pour en savoir plus sur les programmes gratuits et confidentiels offerts par Unison aux professionnels canadiens de la musique, ou pour faire un don, visitez le fondsunison.ca.